Plate-forme : PlayStation 3 (PS3)
Etat : Disponible
Date de sortie : 12 Juin 2008
Genre : Action/Infiltration
Développeur :
Konami
Editeur : Konami
Evaluation PEGI : 18
Jouable à plusieurs : Oui
Support : Blu-Ray
Sauvegarde : Sur le disque dur
60 Hz possible : Oui
Nombre de joueur : 1
Nombre de Disque : 1
Option Sonore : Dolby Digital
Format de l'Ecran : Compatible 1080p
Textes Ecran : Français
Doublages : Anglais
Metal
Gear Solid est sans aucun doute un des meilleurs symboles de la
créativité vidéo-ludique. Au fur et à mesure des épisodes sur
Playstation 1 et 2, la série s'est imposée dans le cœur d'une catégorie
de joueurs grâce à un gameplay novateur, un scénario mature et
intelligent
et un souci du détail hallucinant procurant une expérience de jeu
hors-norme, à l'image d'un créateur de génie conscient des possibilités
offertes par le média jeu vidéo. Messages et thèmes de réflexion
côtoient allègrement système de jeu complexe et moments de pure
violence, sans oublier clins d'œil coquins et autres mises en abyme du
joueur et du jeu. Le quatrième épisode arrive donc aujourd'hui pour
clore la partie « Solid » de Metal Gear, fort d'un développement de
trois ans et d'une campagne de promotion polémique, car faste en
révélations (franchissant parfois la limite sacrée du Spoil). Adorée ou haïe, la série ne laisse aucun joueur indifférent. Analyse à
quatre mains de la fin d'une saga épique, mémorable, monstrueuse, géniallissime, décriée, attendue, fantastique, exceptionn...Nous vous avions fait partager nos premières impressions par le biais d'une
Preview(en avril dernier) qui vous racontait en détail le déroulement de
l'évènement au Japon auquel nous avait convié Hideo Kojima et son
équipe. Cet article avait notamment pour but de vous transmettre de
manière exhaustive les principaux points de gameplay (jauges à l'écran,
fonctionnement du jeu en général, présentation de l'aspect visuel et
sonore) tout en introduisant quelques bribes du scénario. Pour le test
qui suit, nous avons décidé d'opter pour une approche différente.
Plutôt que de partir sur une description poussée de la plupart des
concepts de jeu ou une énumération de toutes les possibilités du titre
(est-ce seulement possible ?), nous avons choisi de nous concentrer sur
l'expérience de jeu, notamment sur les sensations et le plaisir
ressenti manette en mains.
Petite rétroDans le troisième épisode à
dimension«
rétro », nous étions aux commandes de Naked Snake (connuplus tard sur
le nom de Big Boss, père génétique de Solid et LiquidSnake). MGS 4 nous
remet dans la peau de Solid Snake, le héros «légitime » de la saga
Metal Gear Solid (même si Raiden et Big Boss lui ont ravi la place dans
quelques missions). Ce dernier retrouve la trace de Liquid Revolver (le
corps de Revolver Ocelot possédé par l'esprit de Liquid Snake) et a
pour objectif d'en finir avec lui. Mais ce n'est plus le personnage
jeune et vigoureux que nous connaissions : Snake est vieux, courbé,
parfois bien fébrile et paraît bien proche d'une fin de vie. Cela ne
l'empêche pas d'enchaîner les cigarettes (la cigarette est d'ailleurs
un élément omniprésent dans MGS 4). C'est certain, surtout après avoir
vu son habileté au combat et son caractère de loup solitaire un poil
entêté, on parle bien du même Solid Snake !
En réalité, notre héros n'est pas si vieux que ça (MGS 4 se déroulant
moins d'une dizaine d'années après MGS 1 et 2), son vieillissement
physique étant donc accéléré d'une manière aussi mystérieuse
qu'étonnante ; sans oublier que les petits éléments enfouis en grand
nombre
dans le corps de Snake, les nanomachines, semblent une fois de plus
vouloir lui jouer un mauvais tour. Même si je ne vais pas trop
m'étendre sur le sujet, il faut savoir que ces dernières prennent une
importance capitale dans MGS 4 et contribuent largement au « changement
de forme de la guerre ». Bienvenue dans la guerre moderne... Nous n'en
dévoilerons logiquement pas plus sur l'histoire dans ce test, mais
sachez que si vous cherchez des réponses aux questions laissées en
suspens dans les précédents épisodes, MGS 4 est bien le jeu qu'il vous faut.
Entrons
dans le vif du sujet. Comme dans les précédents épisodes, il va s'agir
d'infiltration, mais pas seulement. La variété des situations
proposées, alternant judicieusement entre furieux moments d'action et
séquences plus intimistes et solitaires, est largement servie par une
jouabilité parfaitement équilibrée. En plus d'être moins rigide que les
précédents épisodes, elle est plus complète (on peut enfin marcher
accroupi et se mettre sur le dos) et surtout parfaitement adaptée aux
situations de jeu. Reliquats du passé, les quelques problèmes de
précision en position allongée amèneront une dose supplémentaire de
nostalgie chez le fan, tandis que les autres apprendront calmement à
gérer ce léger désagrément.
Proposant
quatre niveaux de difficulté, un système d'armes (plus de 60 armes
différentes) customisables bien pensé et ergonomique, une récupération
progressive de la vie en cas d'inactivité, un petit robot bien pratique
(voir vidéo), une lunette spéciale pour la vision
nocturne, le radar et, pour voir les objets cachés, une vue
complètement
mobile (merci le stick droit), l'équipe de Kojima a enfin réussi à
résoudre les approximations des précédents volets, au prix d'une
certaine accessibilité, qui bien que très relative (le jeu
restant
largement orienté gamer) facilite grandement l'aventure. MGS 4 n'est
certes pas un jeu simple, mais l'intelligence des ennemis n'ayant pas
ou peu évolué, il devient moins ardu de se sortir des situations encore
inextricables dans MGS 3, dans les trois premiers modes de difficulté
du moins. Petite déception, les affrontements contre les boss pourront
ne pas paraître toujours bien calibrés en termes de difficulté,
nettement moins inventifs et mémorables que dans les précédents opus.
On en attendait peut être trop...
Complet, complexe, compilationQu'on se le dise, Metal Gear Solid 4 est ce que l'on en fait. Plus que
dans
les précédents épisodes, une réelle liberté est laissée au joueur et à
son approche de chaque situation. À la différence d'un GTA qui propose
un énorme bac à sable dans lequel il est aisé de s'égarer, MGS4 met en
avant le choix. Suivant votre envie, votre talent et votre sens de
l'observation, vous effectuerez vos missions à votre manière. Ne tuer
personne et ne pas se faire repérer en est une. Enchainer les
boucheries et se la jouer mercenaire sanguinaire en est une autre.
Entre ces deux extrêmes se trouve une quasi-infinité de possibilités,
le jeu se voulant éclectique dans ses mécaniques. En ce sens, cet
épisode pousse au paroxysme la démarche entamée dans les précédents
volets. Mais ce que MGS 4 donne d'un côté, il le reprend de l'autre. À
l'instar des films de David Lynch, il demande énormément au
joueur/spectateur. En tant qu'œuvre d'art, il n'existe qu'à travers le
regard de son public.
Les nouveaux venus de la saga pourront donc
légitimement se sentir floués par la marchandise, la faute à un
scénario reprenant allègrement les précédents volets et multipliant les
références internes et les ponts dramatiques. Si le fan aura le cœur
empli de joie, de peine, de rires, de larmes et autres sentiments
naturels devant tant de maîtrise et d'émotion, le nouvel arrivant se
verra tenté d'appuyer frénétiquement sur la touche Start pour zapper
les cinématiques, encore une fois longues, nombreuses et complexes. La
durée de vie globale (hors cinématiques) se rapproche de la dizaine
d'heures lors du premier passage, mais se multipliera par X en fonction
de votre volonté de débloquer la multitude de bonus, goodies et autres
Kojimades. Un mode en ligne est même présent, un paragraphe complet lui étant consacré plus bas.
Mission immersion totaleQu'en
est-il de la réalisation globale ? De la mise en scène ? De l'immersion
? C'est justement vers ces trois points, qui ont apporté un cachet
indélébile à la saga (réputée comme techniquement éblouissante et
remplie de cinématiques hollywoodiennes), que nous allons nous diriger
tout de suite. La patte graphique et artistique saute immédiatement aux
yeux,
et cela, dès le lancement du jeu. L'écran titre nous met
d'entrée dans l'ambiance, avec un thème musical envoutant et
mélancolique. Les éléments sont disposés avec soin, et les choix de
couleurs sonnent juste, quel que soit l'environnement, tout au long de
l'aventure. En outre, les niveaux sont variés et vivants, l'ambiance
sonore (musique, bruitages, voix) est vraiment impressionnante et utile
sur le champ de bataille. Tout cela permet un dépaysement total à
chaque acte (davantage que dans les précédents opus), avec une
construction des niveaux juste remarquable. De plus, on ressent une
vraie tension manette en mains rendant l'aventure immersive et
jouissive au possible, malgré un héros a priori pas forcément « sexy »
de prime abord. Et ce ne sont pas les petits détails visuels
caractérisant la « vieillesse » de notre brave Snake qui viendront
démentir.Cependant tout n'est pas parfait : quelques ralentissements
(atténués tout de même en comparaison avec la version Preview), un
crénelage bien présent (lorsque les personnages occupent une bonne
partie de l'écran
ou sur le bandeau de Snake) et un scintillement lui aussi aisément
perceptible (notamment sur les câbles électriques, sur les grilles,
portes
et devantures des bâtiments). MGS 4 n'est pas non plus forcément
époustouflant au niveau des détails des textures, n'en déplaise à ceux
qui l'attendaient comme le messie illustrant la toute-puissance du
support PS3. Quid des vibrations d'ailleurs, non gérées par le pad
Sixaxis ? Alors que le DualShock 3 est déjà disponible au Japon et aux
États-Unis depuis quelque temps, la manette vibrante ne devrait arriver
qu'en juillet prochain chez nous. Même si elles ne sont pas
obligatoires pour jouer, elles contribuent à rendre l'immersion
vraiment totale et constituent un vrai plus.